Comment peut-on être aussi constant en mauvais temps? Le mois de mai a oublié qu’il devait négocier de la chaleur avec la nouvelle saison.
Les oiseaux sont moins joyeux et ça parait. Habituellement on n’est pas trop de deux pour remplir les mangeoires. Mais la lenteur de leur appétit se désaccorde avec la vitesse des vents qui arrivent de partout. C’est peut-être pour ça que les merles insistent tant à nicher à l’intérieur de notre maison. Un petit couple nous a presque convaincu de leur ouvrir la porte. Leur demande d’asile n’arrêtait que la nuit tombée.
On dirait que le printemps ne sait plus où s’installer.
À travers toute cette incohérence les asperges sortent de terre. Les pommiers fleurissent. Les lilas colorent le bosquet. La nature n’en peut plus d’attendre. Je mets un manteau de pluie et m’en vais récolter quelques asperges. Car moi non plus je n’en peux plus d’attendre. Asperges gratinées à la raclette au poivre. Chaleur, tu peux prendre ton temps.